Pretty Little Thing : la volte-face de trop ?

Un rebranding qui fait mouche

Je ne suis pas la seule à n’avoir pas kiffé le rebranding de Pretty Little Thing.
C’était l’un des rares sites qui proposaient des vêtements colorés à petits prix.
Bien sûr, j’achetais surtout des pièces pour mon alter ego, Lara.

J’avais tellement de vêtements que mes placards s’affaissaient.
Parfois même, je tombais sur des piles de vêtements troués, alors qu’ils étaient neufs.
Puis, j’ai regardé le reportage d’Arte sur la Fast-fashion pour comprendre son impact dans notre quotidien. Comme beaucoup, j’avais succombé aux promos sur le site, au plaisir de recevoir des colis, puis de tout partager avec ma communauté.

Seulement, plus je commandais, moins j’étais satisfaite.
Parfois, les tenues étaient si transparentes et provocantes que ça me mettait mal à l’aise.
Et pourtant, ils ont réussi à me choquer avec leur nouvelle collection. 

La fin du style Pretty Little Thing

Fini les hauts colorés, les baddies et ces licornes iconiques qui faisaient le charme de la marque.
Aujourd’hui, tout est lisse. Sans âme. On se croirait chez Zara et H&M…en plus fade.
Mais le plus choquant ? La disparition des mannequins Plus size.
Face aux réactions des internautes, la marque a tenté de se rattraper, mais nous ne sommes pas dupes.

Bye, la diversité !

PLT faisait partie de ces rares e-shops où toutes les silhouettes étaient représentées.
Se retrouver uniquement avec des mannequins minces et caucasiennes, c’est détruire l’héritage du body positivity. Même si on l’avait pressenti avec le retour triomphant des Victoria’s Angels et la transformation physique des sœurs Kardashian…voir les marques de prêt-à-porter s’y mettre met un coup au moral.
On a l’impression d’être revenu 30 ans en arrière. Toutefois, ce revirement m’interpelle.
Pourquoi maintenant ? Qu’est-ce qui a changé ?

Théorie n°1 : Bye, BBL
Les sœurs Kardashian qui ont rendu tendance les corps pulpeux à une époque où la maigreur dominait. Pendant des années, elles se sont réappropriés les codes d’autres cultures, jusqu’à apparaître avec un corps plus fin qui a beaucoup fait parler vers 2022. 

Théorie n°2 : Un virage politique
Certains y voient un lien avec la montée de l’extrême droite.
Depuis la réélection de Trump à la Maison Blanche, des ouvrages jugés “woke” ou subversifs sont désormais interdits dans certains états. La peur de la censure pousse certaines marques à revoir leur communication, voire à adopter une posture plus conservatrice. 
De plus, l’esthétique Trad Wife, mise en scène par des influenceuses comme Nara Smith ou Hannah Neeleman, réhabilite l’image de la femme au foyer parfaite, discrète et soumise qui fabrique sa propre nourriture.

Théorie n°3 : Une marque en déclin
Pretty Little Thing ne serait pas la première marque à changer d’approche pour attirer une autre clientèle. Je pense notamment à Jennyfer, San Marina, Claire’s et Camaïeu qui ont définitivement fermé ses portes, malgré leurs nombreuses tentatives pour se réinventer.

Théorie 4 : La répression
D’autres y voient des signes d’une crise à venir.
Selon l’Hemline Index, quand l’économie va bien, les jupes raccourcissent; en temps de crise elles s’allongent. Si cette théorie est vraie, il y a de quoi s’inquiéter…

Et les femmes rondes dans tout ça ?

J’ai souvent recommandé Pretty Little Thing à mes clientes rondes.
Même si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, elles pouvaient y trouver des vêtements modernes et colorés à des prix raisonnables. Aujourd’hui, les prix de Pretty Little Thing s’alignent sur ceux de Zara et Mango avec une qualité qui ne suit pas. Sans parler des tailles trop aléatoires. Bref !

Une fois de plus, les femmes rondes sont encore oubliées.
Le retour de l’ultra maigreur est plus fort que jamais – et franchement, ça me désole !
Sommes-nous vraiment en train de reculer après toutes ces années de lutte pour la diversité corporelle ? Espérons que cette phase ne durera pas. 

Mais en attendant, j’aimerais connaitre ton avis. Que penses-tu du rebranding de PLT ?
Crois-tu que d’autres marques vont suivre le mouvement ?