Le piège de la Clean Girl

Une esthétique trop lisse ?

J’ai observé ce phénomène de loin, convaincue qu’il s’essoufflerait comme toutes les tendances avant lui. Mais, je ne voyais plus que ça sur Tik tok.
Puis, des créateurs de contenus comme Manon Delcourt ont commencé à en parler.
Là, j’ai compris que cette esthétique – en apparence inoffensive – n’était pas aussi saine qu’elle le laissait croire. 

La Clean girl est PAR-FAITE

Et c’est ça le problème !
On la reconnaît à ses cheveux lissés, à son teint lumineux, presque de verre.
Elle fait le pilates, boit du matcha, suit une skincare très cadrée.
Elle dort 8 heures par nuit, médite, planifie.

Son style vestimentaire est minimaliste.
Elle applique la méthode sandwich – une façon simple d’équilibrer les couleurs et motifs dans sa tenue pour créer une harmonie élégante et facile à porter.
Elle aime les imprimés discrets et les couleurs pastels.

En bref,  la Clean girl incarne la simplicité dans tous les aspects de sa vie.
Elle contrôle même son maquillage.
Exit l’eye-liner, le maquillage chargé et les ongles longs façon Cardi B.
Place au no makeup, au teint glowy et aux manucures discrètes qu’on nous vend comme le saint Graal.
Mais tout cela a un prix…

La quête de la perfection

L’Humain a toujours été attiré par la perfection.
Et pour y parvenir, il a tout essayé : blanchiment dentaire, chirurgie, maquillage permanent…
Cette obsession nous est sans cesse rappelée dans les magazines, à la télé, sur les réseaux.
Les personnalités publiques mettent en scène leur vie de rêve, partagent leur routine beauté et leur quotidien. Je pense tout particulièrement à Sofia Richie et Hailey Bieber qui incarnent parfaitement cette esthétique.

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Et les autres ?

Je n’ai rien contre le fait de prendre soin de soi.
Je suis la première à partager les produits que j’utilise.
Ce qui me dérange, c’est cette soif de perfection qui efface le body positivity.
Je pense à celles qui ne rentrent pas dans le moule.

Celles qui souffrent d’acné, un corps rond, de la cellulite, des lunettes !
Celles qui essaient, mais échouent.
Celles qui culpabilisent de ne pas aimer le matcha, mais en boivent quand même.
Qui se forcent à faire du pilates parce que “c’est bon pour la santé”.

Perso, le pilates ne m’a jamais attiré. Ni le matcha. Et je le vis plutôt bien !
Si tu consommes ces choses pour devenir une Clean Girl – et non parce qu’elles te plaisent
– quel plaisir en tires-tu ?

Tu es libre d’essayer d’autres sports, de goûter d’autres boissons.
Ne te limite pas. 

Nous ne serons jamais parfaites

Nous ne sommes même pas symétriques.
On a un œil plus gros que l’autre.
Un sein plus gros que l’autre.
C’est ce qui nous rend humain.
Et pourtant, nous en voulons toujours plus…
Pour au final toutes nous ressembler…et nous en plaindre. Ha ha !
Quelle ironie ! 

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Le manque de diversité

Encore et toujours le même débat.
À ses débuts, seuls les corps minces et les traits occidentaux étaient mis en avant.
Puis des créatrices noires, racisées, curvy ont contribué à populariser le mouvement.

J’ai observé le même phénomène avec l’esthétique Dark Academia, démocratisé
par la TikTokeuse Cosy Faerie. C’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai découvert cet univers.
Mais, à chaque nouvelle esthétique, c’est toujours pareil.
Pendant des décennies, les femmes ont lutté pour leurs droits, briser les stéréotypes à travers
des mouvements pour se réapproprier leur corps. Leur féminité.
Avec la Clean Girl, on a l’impression de revenir en arrière. 

Si tu aimes cette esthétique :

C’est OK, mais n’en devient pas l’esclave.
Ne te ruine pas pour ressembler à des femmes qui se sont transformées pour survivre dans des milieux difficiles. Tu n’as pas besoin de t’épuiser pour prendre soin de toi.
Il existe des méthodes plus saines pour te valoriser.
À toi de trouver celles qui te correspondent.